Bonjour à toutes et à tous ! Aujourd’hui, je continue mes chroniques concernant le Prix Filigranes 2020 dont je vous ai parlé de la sélection ici. Nous avons eu une réunion du jury fin août mais chut, le prix ne sera remis que le 21 septembre, stay tuned 😉 Je vous parle ici de mon quatrième roman lu pour le Prix : La demoiselle à cœur ouvert de Lise Charles, paru en cette rentrée littéraire aux éditions P.O.L. Un roman exigeant à la construction intelligente dans une mise en abyme originale !
« Elle n’a pas vraiment peur, de quoi aurait-elle peur ? Des chiens de garde assoupis, des curieux mal planqués, du mouvement d’un voilage ? Ce ne sont pas les inconnus qui l’effraient, ce sont ceux qui savent. Ici en un sens elle est sauve. Personne ne connait le poids de l’amour dans son ventre. »
Juliette souffre de la « maladie des ondes ». Raison de son déménagement au coeur d’une zone blanche de Belgique. Fille de la ville, que va-t-il lui arriver dans ces paysages plats et mornes où la violence couve autant que l’humanité ?
Alors que ses parents pensent l’avoir protégée du plus grave, Juliette se cherche et grandit dans son monde, flottant, entre ombre et lumière, auprès de Tom, le garçon à la peau de litchi, et au gré des joies et des embûches que la vie place sous ses pieds.
Je ne vais pas y aller par quatre chemins, ce roman est un véritable OLNI, objet littéraire non-identifié ! Je ne sais d’ailleurs pas trop quoi en penser… Je suis restée dubitative tout au long de ma lecture en oscillant entre interrogations, méta-lecture et surprises. Il déconcerte tout d’abord par sa forme épistolaire, devenue rare aujourd’hui, qui est remise au goût du jour à travers cette succession de mails entre les personnages. Le roman commence par ces échanges entre Octave Milton, pseudo d’un écrivain en mal d’inspiration qui s’isole à la Villa Médicis à Rome, et ses proches : son éditeur, sa mère son frère, son ex et une mystérieuse universitaire. Se mêlent ensuite à ces conversations, les nouvelles écrites par l’écrivain, un article scientifique entier de linguistique ou encore des extraits de journal intime. Je vous avoue que j’ai passé l’article et que j’ai survolé le journal intime. Alors que j’avais plutôt bien aimé le début, la relation entre l’écrivain et Livia ou Marianne ainsi que la manière dont l’autrice imprègne le roman de sa propre histoire, je me suis lassée au fil des pages et j’ai trouvé que la fin tombait à plat. Je m’attendais à autre chose, les prémices du roman laissaient présager une tout autre ambition, j’ai été déçue. Je suis allée au bout mais sans conviction.
Plus que le fond du roman, c’est la forme qui est difficile à appréhender tant par son style que par sa construction originale mais déroutante. J’ai eu l’impression que l’autrice se prêtait à un exercice de style. Entre les parenthèses sur des débats de grammairiens ou les nombreuses références littéraires, il faut s’accrocher pour suivre. Pour ce prix qui veut promouvoir « un roman de qualité accessible à tous », je ne donnerai pas la palme à celui-ci, trop intellectuel bien que la qualité de l’écriture soit évidente. Certes, le personnage écrivain critique justement ce milieu parisien suite à certains propos de Marianne, la professeure d’Université (tout comme l’autrice d’ailleurs), mais ce n’est définitivement pas un roman accessible à tous et de nombreux lecteurs devront voir celui-ci leur tomber rapidement des mains…
La demoiselle à cœur ouvert, Lise Charles
Éditions P.O.L., 352 pages
Date de parution : 20/08/2020
A reblogué ceci sur Le Bien-Etre au bout des Doigts.
J’aimeJ’aime
Je ne te sens pas pleinement convaincue.
J’aimeJ’aime
Je suis restée assez mitigée en effet, il n’est pas très accessible mais il a plusieurs niveaux de lecture intéressants 😉
J’aimeAimé par 1 personne