Bonjour à toutes et à tous ! Grâce à la nouvelle opération Explorateurs de la BD de lecteurs.com, j’ai eu la chance de recevoir ce bel album de 192 pages : Le voyage de Marcel Grob de Philippe Collin et Sébastien Goethals paru chez Futuropolis. Je vous en parle avec enthousiasme car il aborde un sujet méconnu de ma période historique préférée : la Seconde Guerre Mondiale. Vous trouverez ici une petite vidéo de présentation très sympathique !
« 11 octobre 2009. Marcel Grob, un vieil homme de 83 ans, se retrouve devant un juge qui l’interroge sur sa vie. Et plus particulièrement sur le 28 juin 1944, jour où ce jeune Alsacien rejoint la Waffen SS et est intégré dans la 16e division Reichsführer, trois mois après le débarquement allié en Normandie. Marcel se rappelle avec émotion de ce jour fatidique où, comme 10 000 de ses camarades Alsaciens, il fût embrigadé de force dans la SS. Non, il n’était pas volontaire pour se battre mais il n’avait pas le choix, il était pris au piège. Mais pour le juge qui instruit son affaire, il va falloir convaincre le tribunal qu’il n’a pas été un criminel nazi. Alors, Marcel Grob va devoir se replonger dans ses douloureux souvenirs, ceux d’un « malgré nous », kidnappé en 1944, forcé d’aller combattre en Italie, au sein d’une des plus sinistres divisions SS. Un voyage qui l’amènera à Marzabotto, au bout de l’enfer… »
Cette BD m’a tout de suite tapée dans l’œil grâce à sa jolie couverture et c’est surtout la mention « juin 1944 » qui a attiré mon regard. Je suis en effet passionnée par la Seconde Guerre Mondiale. En plus, quand je me suis penchée sur le résumé, je me suis rendu compte qu’il traitait d’un sujet méconnu que je ne connaissais que de nom, les « Malgré-Nous ». C’est ainsi qu’on appelait les Alsaciens et les Mosellans enrôlés de force dans l’armée allemande dès août 1942.
Dans cette bande dessinée, j’ai appris que des centaines d’Alsaciens ont également été affectés à la Waffen SS en 1944. C’est le cas de Marcel Grob, grand-oncle de Philippe Collin, qui avait 17 ans lorsqu’il a quitté l’Alsace le 27 juin 1944 pour servir comme Panzergrenadier au sein de la division Reichsführer SS. C’est ainsi que commence le voyage de Marcel Grob, même si je trouve le titre assez mal choisi vu le contexte ! La BD commence en fait dans le bureau d’un juge qui interroge Marcel alors âgé de 83 ans. Je n’ai pas très bien compris cette mise en situation et je ne sais pas si elle était vraiment utile, le récit se suffisait à lui-même.
En règle générale, seuls les volontaires étaient incorporés à ces unités SS mais les Français n’eurent pas vraiment le choix suite aux pressions des Allemands sur eux et leurs familles et leur mort assurée en cas de refus. On découvre ainsi un pan de l’histoire de la Guerre complètement oubliée. Sans jugement ni compassion mal placée, l’auteur et l’illustrateur arrivent à nous raconter le destin de Marcel de manière remarquable car même s’il a été enrôlé de force, ce dernier a tout de même mené des exactions terribles et commis des meurtres atroces envers les civils au sein de la SS. Ils s’attardent en particulier sur le massacre de Marzabotto perpétré par sa division et auquel a participé activement Marcel. On se demande évidemment ce que nous aurions fait à ce moment-là à sa place mais cela ne pardonne pas ces crimes atroces.
Il n’y a pas que le fond qui m’a séduit dans cette BD, la forme est elle aussi très réussie. Le coup de crayon de Sébastien Goethals est sûr, les dessins sont très jolis et les cases sont bien grandes. Les couleurs sont choisies avec soin, le sépia est du plus bel effet. À la fin, le récit est agrémenté d’un complément d’information historique réalisé par Christian Ingrao qui est le bienvenu pour bien comprendre le contexte.
Le voyage de Marcel Grob, Philippe Collin et Sébatsien Goethals
Éditions Futuropolis, 192 pages
Date de parution : 11/10/2018
A reblogué ceci sur Le Bien-Etre au bout des Doigts.
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j’ai craqué récemment pour cette BD mais pas encore eu le temps de l’ouvrir, un sujet que j’affectionne aussi tout particulièrement
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Tu devrais aimer 😉 Hâte d’avoir ton avis !
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On parle des « malgrénous » en BD, tant mieux.
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